Search

Bafta : le road-trip américain Nomadland triomphe aux César anglais - Le Figaro

Meilleur film, meilleure réalisation, meilleure actrice pour Frances McDormand... le récit d'errance de Chloe Zhao confirme son statut de favori de la saison des prix. Le Père de Florian Zeller et le thriller féministe Promising Young Woman tirent aussi leur épingle du jeu.

Moins de deux heures top chrono entre humour anglais et efficacité. Avec des nommés en direct de leur canapé et des remettants seuls sur la scène londonienne du Royal Albert Hall. Moins révolutionnaires que prévu, les Bafta ont confirmé le statut de favori aux Oscars du récit d'errance de Chloe Zhao Nomadland qui a fait le grand chelem dans les dernières minutes du gala, faisant main basse sur la statuette de meilleur film, mise en scène et actrice. The Father du dramaturge français Florian Zeller et le thriller féministe Promising Young Woman tirent aussi leur épingle du jeu.

Les Bafta auraient aussi de quoi faire rougir leurs homologues français, nos César boursouflés. Une pensée pour le duc d’Édimbourg qui était le mécène de la cérémonie et la soirée a, comme chaque année, démarré sur les chapeaux de roues. Il faut dire que les récompenses techniques avaient été décernées samedi et avait vu le triomphe du Blues de Ma Rainey. Une performance en réalité virtuelle de l'ex membre des One Direction, Liam Payne, a précédé un monologue d'ouverture concis, avec trois jeux de mots sans gras : «Sacrée année qu'a vécue le cinéma, un peu comme un cargo ensablé dans le canal de Suez. Bientôt on verra James Bond et son pire ennemi : une date de sortie de fixe. De nombreux films nommés cette année ont trouvé un écho particulier comme Drunk qui nous a rappelé combien picoler nous a manqué au travail. Durant cette année où nous n'avons pu aller nulle part, la magie du cinéma nous a transportés partout».

» LIRE AUSSI - Bafta : entre Nomadland et Rocks, le saut dans le vide des César anglais

Partis favoris avec sept nominations chacun, le road-trip de Chloe Zhao Nomadland, hymne à la gloire de hippies modernes sillonnant les États-Unis dans leurs camionnettes, et Rocks de Sarah Gavron, récit d'entraide entre adolescentes londoniennes, ont dû attendre avant d'être distingués. Mais le récit sur la route de Chloe Zhao n'a laissé que des miettes, s'emparant des statuettes les plus prestigieuses de la soirée : un tiercé meilleur film, meilleure mise en scène, meilleure actrice auquel il faut ajouter meilleure cinématographie. «Merci à la communauté nomade de nous avoir accueillis, d'avoir partagé avec nous ses rêves, ses luttes et d'avoir montré que vieillir est une étape de la vie. La manière dont nous traitons nos aînés veut dire beaucoup de choses de notre société. On doit faire mieux», a souligné la cinéaste d'origine chinoise.

L'émotion de Chloé Zhao BAFTA / REUTERS

Avec cette distinction de la meilleure mise en scène, Chloe Zhao devient seulement la seconde réalisatrice jamais primée aux Bafta, une décennie après Kathryn Bigelow pour Démineurs. Malgré son absence, Frances McDormand a raflé le trophée de la meilleure actrice au nez et à la barbe des comédiennes britanniques en lice, dont Vanessa Kirby, bouleversante en mère endeuillée dans Pieces of A Woman .

Florian Zeller : «Je suis français mais dans mon coeur je me sens anglais»

Florian Zeller a lu le message de remerciement BAFTA / REUTERS

Récipiendaire du prix de la meilleure adaptation pour la transposition de sa pièce Le Père sur un vieil homme sombrant dans la démence, Florian Zeller est apparu de ses combles. S'excusant de son accent français, le dramaturge a confié qu'il ne concevait The Father que sous pavillon britannique : «Cela a été un véritable honneur de travailler dans votre pays qui est vraiment un pays de théâtre. Je suis français mais dans mon coeur je me sens anglais». Le Français a repris la parole pour lire le message de remerciement de son héros tutélaire : Anthony Hopkins a créé la surprise en étant sacré meilleur acteur face au défunt Chadwick Boseman.

Après la cérémonie, l'acteur de 83 ans, joint au Pays de Galles où il se trouve en ce moment, a confié être «fier» d'avoir participé à ce «film puissant». Gagner ce prix «est un bonus», a dit l'interprète inoubliable du Silence des Agneaux.

Le cinéaste danois Thomas Vintenberg lui a succédé en remportant le trophée du meilleur film étranger avec Drunk : «J'avais l'intuition que ça plairait au public anglais cette histoire de picole», a-t-il plaisanté avant de rendre hommage à sa fille Ida, décédée au début du tournage et qui avait adoré le concept du film : «Ce trophée est tellement plus qu'une statuette pour nous. Ida nous manque tellement».

Nouveaux visages et vétérans chez les acteurs

Réformés en profondeur après avoir été critiqués pour leur manque de diversité, les Bafta présentaient des nominations inédites d'audace plébiscitant les jeunes pousses plutôt que les vétérans. Vingt et un des acteurs en lice l'étaient pour la première fois de leur carrière. Seize d'entre eux sont issus de minorités. Le palmarès a certes reflété ce nouvel état des lieux, mais moins que prévu. Les statuettes couronnant les performances principales sont finalement allées, contrairement aux pronostics qui misaient sur la nouvelle génération représentée par Vanessa Kirby (Pieces Of A Woman) et Riz Ahmed (Sound Of Metal), à des acteurs chevronnés : Frances McDormand et Anthony Hopkins qui reviennent dans la course aux Oscars qui auront lieu le 25 avril prochain à Hollywood.

Le Bafta en chocolat d'Emerald Fennell BAFTA / REUTERS

La statuette du meilleur second rôle est allée à la comédienne Yuh-Jung Youn, grand-mère retorse dans le délicieux Minari, récit du rêve américain âpre d'émigrés coréens aux États-Unis. Après avoir eu une pensée pour le prince Philip, la lauréate a salué le fair-play des Britanniques pourtant d'habitude «si snobs» qui ont honoré sa performance. Primé aux Golden Globes, aux prix du syndicat des acteurs, Daniel Kaluuya a pu ajouter le trophée du meilleur second rôle à sa cheminée pour son rôle de leader des Black Panther Fred Hampton dans Judas And The Black Messiah.

Tout aussi survoltée et joyeuse, la réalisatrice et actrice Emerald Fennell a empoché le Bafta du meilleur scénario original grâce à son premier film le thriller féministe vengeur Promising Young Woman. De son hôtel, l'heureuse élue tenait un masque de Bafta en chocolat «complètement fondu car mes mains sont si moites». Elle a fait coup double en raflant peu de temps après le titre de meilleur film britannique : «Merci à tous ceux qui ont regardé cette œuvre qui vient du coeur. Maintenant je vais me taire avant de fondre en larmes».

Bukky Bakray a été élue révélation de l'année par le public BAFTA / REUTERS

Auteur du film d'horreur This House qui met en scène un couple de Soudanais qui, après maintes péripéties, débarque en Angleterre, Remi Week repart avec la statuette de meilleur premier film.

À mi-parcours, la jeune Bukky Bakray, 18 ans, a transformé l'essai pour Rocks en lui apportant un second trophée, celui du meilleur espoir voté par le public. L'actrice d’origine nigériane campe dans ce récit, basé en partie sur de l’improvisation, une lycéenne abandonnée par sa mère et qui doit s'occuper de son frère et va recevoir le soutien de ses camarades de classe. Le film était reparti samedi avec le prix de la meilleure distribution.

Let's block ads! (Why?)

En savoir plus et une source d'actualités ( Bafta : le road-trip américain Nomadland triomphe aux César anglais - Le Figaro )
https://ift.tt/3sbaQ7e
Divertissement

Bagikan Berita Ini

0 Response to "Bafta : le road-trip américain Nomadland triomphe aux César anglais - Le Figaro"

Post a Comment

Powered by Blogger.