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Love and Monsters : critique mandibule et hormones sur Netflix - ÉcranLarge.com

AU MOUROIR LES ENFANTS

Le Young Adult, genre hybride ciblant les adolescents et jeunes adultes grâce à des récits naviguant entre science-fiction, fantastique et autres récits aventureux, a connu une croissance cométaire avec l’avènement successif de Twilight puis Hunger Games. Fréquemment adaptées de phénomènes de librairie, ces productions ont néanmoins subi suffisamment de revers au box-office pour quasiment disparaître.

C’est donc sans grand espoir qu’on découvre Love and Monsters, de Michael Matthews, dont les ingrédients paraissent déjà étonnamment datés. La seule présence de Dylan O'Brien, révélé par la trilogie Labyrinthe, donne à l'ensemble des airs de chaussettes oubliées au fond d'un sac de sport.

photoUn ver pas si solitaire

Et en effet, on y retrouve le mélange de bluette amoureuse, de quête initiatique en pilote automatique et d’enjeux photocopiés qui ont rapidement éteint l’intérêt pour ces produits industriels. À cette équation s’ajoute une autre influence manifeste, celle de Bienvenue à Zombieland, dont plusieurs personnages paraissent directement extraits. Le héros enamouré se voudrait un décalque de Jesse Eisenberg, quant au duo bourrino-comico-tendre que campent Michael Rooker et Ariana Greenblatt, il doit clairement son existence à Woody Harrelson et Abigail BreslinL’humour et l’impertinence en moins. 

Des révérences beaucoup trop appuyées, mais surtout désincarnées, dont le scénario co-écrit par Brian Duffield et Matthew Robinson ne parvient jamais à s’affranchir, se contentant de les babiller mollement. Plus embarrassant, dès qu’elle s’extrait un peu de ce carcan pour explorer son univers durant les 60 premières minutes, la narration bégaie, plaçant ses monstres de manière si mécanique et prévisible qu’on ne passionne jamais pour leur surgissement, ou les confrontations qu’ils engendrent. 

photo, Michael Rooker, Ariana Greenblatt

Bienvenue à remakeland

INSECTES SANS NOM

Pour autant, Love and Monsters surprend par endroit. Tout d’abord, quand les standards de fabrication de ce type d’œuvres piquent trop souvent les yeux, on sent ici qu’un soin et une générosité véritables ont été apportés au bestiaire et à la direction artistique en général. Dès la première apparition d’une monstruosité insectoïde, on note soudain que la photo s’enrichit, que les plans se complexifient un peu, et tout simplement que ce mélange de pastiche post-apocalyptique et de bébêtes cartoonesques fonctionne. 

Grâce à des effets spéciaux très corrects dans l’ensemble, un design toujours plaisant, on se surprend à guetter la moindre attaque, malgré une scénographie souvent bien trop simpliste, exception faite d’un climax qui a le bon goût de faire du pied à Ray Harryhausen.  

photo

Un futur dans lequel Charles Pasqua est toujours des nôtres

C’est d’ailleurs le dernier tiers du film qui permet à l’entreprise de demeurer relativement sympathique, alors qu’enfin, Dylan O’Brien est utilisé pour le beau gosse qu’il est, plutôt que le gant de toilette apeuré qu’il est incapable d’incarner. Face à ce personnage finalement fonctionnel, le film distille soudain une certaine idée de la mélancolie, joliment incarnée par Jessica Henwick. C’est bien trop peu et bien trop tard, mais pourra suffire à satisfaire les nostalgiques de pop corn adolescent.

Love and Monsters est disponible sur Netflix depuis le 14 avril 2021 en France

Affiche

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