Fin janvier, la tension est palpable chez Canal+. En décembre 2020, 148 personnes ont signé une pétition pour protester contre l’éviction brutale de l’humoriste Sébastien Thoen, jugé coupable d’un sketch sur Pascal Praud, star de CNews, la chaîne d’information du groupe Canal+. Entre-temps, le journaliste Stéphane Guy, qui lui a apporté son soutien, a été congédié. La Société des journalistes interpelle le président du directoire Maxime Saada. Le quinquagénaire finit par recevoir une quinzaine de salariés inquiets pour leur avenir. « Il nous dit qu’il comprend notre souffrance et nous jure qu’il n’y aura pas de chasse aux sorcières », raconte un participant à la réunion.
Le 10 février, il réitère cette promesse lors d’une visioconférence avec la rédaction, et encense l’émission « Dimanche soir sports » de Laurie Delhostal. Le lendemain, la journaliste, qui n’a pas la langue dans sa poche, est déprogrammée. Et licenciée. Depuis, le service des sports n’a plus entendu parler de Maxime Saada. Une absence inhabituelle, et un silence assourdissant pour l’homme de marketing et de tableaux Excel qui entretient depuis six ans un lien particulier avec ce service phare de Canal+.
A 50 ans, le dirigeant jouit d’une trajectoire et d’une réputation irréprochables. Drôle, compétent, plus cinéphile que supporteur de foot, il a gravi tous les échelons de l’entreprise depuis son arrivée en 2004 jusqu’à être propulsé, le 10 avril 2018, président du directoire du groupe Canal+, comptant notamment Canal+, CNews, C8 et Dailymotion. Ce jour-là, il détrône Jean-Christophe Thiery, vieux compagnon de route de Vincent Bolloré, qui détient 25 % du capital de Vivendi, la maison mère de la chaîne cryptée. « Sa grande qualité est d’être un très bon négociateur, convivial, très à l’américaine », admire le président d’Eutelsat, Rodolphe Belmer, son prédécesseur au poste de directeur général et ancien patron.
Période délicate
Pour ce portrait, Maxime Saada n’a pas souhaité nous rencontrer. Le Monde aurait commis « 35 articles à charge contre le groupe Canal+ » ces deux derniers mois, selon sa communicante. Question de point de vue. A moins que ce soit, pour lui, un prétexte pour rester discret alors que l’entreprise traverse une période délicate. L’ancien consultant de McKinsey au joli pedigree (Sciences Po, HEC) pourrait être considéré comme l’un des hommes les plus importants de l’audiovisuel français, si les ingérences répétées de Vincent Bolloré ne jetaient pas un doute sur sa réelle marge de manœuvre.
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