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Tilda Swinton : "Je suis une geek du cinéma" - Paris Match

C’est l’une des grandes stars de ce 74e Festival de Cannes. L'Ecossaise Tilda Swinton a cinq films sur la Croisette cette année, dont «Memoria» du Thaïlandais Apichatpong Weerasethakul, présenté en compétition jeudi. Invitée de Kering Women in Motion, elle s’est livrée sur son travail et sa place dans l’industrie.

Le 74e Festival de Cannes

C’est une année unique, c’est un soulagement d’être réunis à nouveau. Bien sûr, il y a de nouvelles habitudes à prendre, il faut s’adapter aux nouvelles règles, mais c’est le mot d’ordre pour nous tous. J’essaie de ne pas écouter mon anxiété, nous sommes des êtes humains, ce n’est pas utile de trop y céder. Je suis une personne extrêmement positive. Nous avions des films pour le Festival de Cannes 2020, nous étions dans l’inconnu après son annulation donc je suis heureuse d’être ici. J’ai l’impression que les gens sont reconnaissants et ouverts à l’inspiration. Tout le monde a eu peur que le cinéma ne se relève pas. C’est une nouvelle chance. Je veux qu’il y ait des salles de cinéma dans chaque village du monde entier, promouvoir l’expérience en salle. Je souhaite revenir à Cannes chaque année.

Place des femmes dans l’industrie

Pour moi, nous avons toujours eu des femmes réalisatrices et ce sera toujours le cas. Au début du cinéma, il y avait des femmes puissantes, mon ami Mark Cousins a fait une série d’émissions sur les femmes cinéastes que je vous conseille mais maintenant il faut une amplification de cette situation. Beaucoup de femmes travaillent dans le cinéma, comme costumières, scriptes, directrices de la photographie… Quand on s’inquiète du manque de femmes dans l’industrie, on ne regarde généralement que le nombre de réalisatrices sélectionnées mais il faut regarder l’ensemble du générique. Il ne faut pas se contenter de notre situation mais amplifier cela, avoir la confiance en soi.

Jouer tous les rôles

J’ai toujours eu l’impression que dans l’art, il faut dépasser les frontières, transcender nos existences, être libre, ne pas se limiter à un âge, à un sexe. Il s’agit de jouer. Pour moi, ce n’est pas un travail, je n’ai jamais suivi de formation, je ne connais pas le jeu d’acteur au sens professionnel. Pourquoi ne pas jouer le rôle d’une femme de 150 ans ? D’un homme ? Tout est fantaisie. Quand les enfants se déguisent pour jouer une pièce à la maison, ils ne se fixent aucune limite. Les vrais acteurs ne vont peut-être pas dire ça car ils ont une fierté professionnelle mais je suis une amatrice et j’en suis fière.

Choix de ses rôles

Je n’aime pas trop le dire, comme je ne me sens pas comme une actrice, je ne choisis pas un rôle mais les gens avec qui je vais travailler. Par exemple pour «Memoria». J’adore Apichatpong Weerasethakul depuis des années, j’étais dans le jury qui lui a remis un prix pour «Tropical Malady», nous avons alors tissé des liens d’amitié et on a voulu faire un film ensemble. C’était il y a 16 ans… Ce n’est pas la norme, je le reconnais, je choisis mes «conversations».

Mon rapport avec Joanna Hogg (avec qui elle a tourné «The Souvenir 1 & 2») est très tendre. Notre amitié remonte à l’enfance, quand nous avions 10 ans, bien avant le début de nos carrières respectives. Des passions communes se sont développées, notamment pour le cinéma. J’ai même joué un rôle dans son film de fin d’étude. Nous avons déjà un autre projet pour l’an prochain. Comme nous avons une amitié aussi «pure», aussi honnête, on peut suivre nos désirs.

Des films de studio

Je suis une geek du cinéma, les premiers films que j’ai vus étaient «La Coccinelle», «Bambi», «Mary Poppins»… J’ai toujours été intéressée par les films de studio, c’est fascinant. C’est comme de la prestidigitation, on aime la magie maison veut connaitre les trucs. Je me souviens du premier «Narnia», le réalisateur était Andrew Adamson, qui avait fait «Shrek» auparavant. Il était passionné par son projet, c’était son premier film de fiction. Il ne savait pas comment s’y prendre et cela m’avait attirée. Nous l’avons fait en Nouvelle-Zélande, il y avait 1500 personnes dans une tente pour déjeuner, tout le monde était là pour le film, avec passion. Pour «Constantine» de Francis Lawrence, nous avions aussi testé de nouvelles technologiques, finalement, c’était assez expérimental, cela ressemblait à mon travail avec Derek Jarman dans un sens...

Projet

Je ne construis pas une carrière, je parle, je discute, je suis plus réceptive que créative. Là j’aimerais bien finir l’aménagement de ma cuisine (rires).

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