Fin de la FIAC au Grand Palais - Le Monde

Une vue de la FIAC, au Grand Palais, à Paris, en 2017.

Adieu la FIAC ! Le groupe suisse MCH, propriétaire de la foire Art Basel, a décroché, mercredi 26 janvier au matin, l’organisation d’une foire d’art contemporain à Paris, en lieu et place de la foire française – la Foire internationale d’art contemporain – créée en 1974. RX France, qui en était l’organisateur jusqu’alors incontesté, ne conserve que l’autre grande manifestation, Paris Photo, consacrée à la photographie.

Ces deux événements se dérouleront respectivement en octobre et en novembre, en 2022 et en 2023, au Grand Palais éphémère, sur le Champ-de-Mars, puis, à partir de 2024, dans le Grand Palais – les différentes parties se sont engagées à organiser ces événements pour une durée de sept ans. « Nous avons envoyé une lettre d’intention, fin novembre [2021], pour les deux foires, confie Marc Spiegler, patron d’Art Basel, au vu du dynamisme de Paris qu’illustre l’installation, avenue Matignon, de galeries françaises et étrangères. » La réponse, pour le moins ouverte, de la direction de la RMN-Grand Palais a encouragé le géant suisse à formaliser sa proposition.

« Amplifier une dynamique »

Ce projet, qui est resté secret jusqu’à l’ouverture des plis, a l’ambition d’être plus qu’une foire d’art contemporain et moderne. Il s’agit de créer des liens avec tout l’environnement culturel, au plus grand sens du terme. « Les discussions vont pouvoir commencer », selon Marc Spiegler, qui n’entend pas réunir le design, la mode ou toute autre activité culturelle sous le toit voûté du Grand Palais éphémère de Jean-Michel Wilmotte, mais plutôt créer une dynamique autour de la semaine de la foire.

« Cette dynamique existe, nous voulons l’amplifier. Quand on pense à ce qui se passe à Miami Beach, il y a une dimension forte autour de la mode, du design, du monde du film. Paris est un terrain encore plus riche pour cela », déclare-t-il, sans annoncer qui sera chargé de porter cette ambition. Pas le groupe LVMH, qui avait été évoqué comme partenaire au fil des rumeurs. « Nous n’étions pas associés à l’offre concurrente de la FIAC, affirme, pour sa part, Jean-Paul Claverie, conseiller de Bernard Arnault. Et LVMH n’est pas en discussion pour prendre des parts dans MCH. »

A destination des galeries parisiennes, qui s’inquiétaient de subir le rabot de la machine Art Basel au profit de leurs concurrentes étrangères, des paroles rassurantes sont prononcées. « On n’a aucune intention de réduire le nombre de galeries françaises, le comité de sélection sera autant français qu’international, et les prix resteront plus ou moins au même niveau que ceux de la FIAC, sachant qu’on proposera des services bien supérieurs, notamment une équipe VIP de trente personnes dans le monde », précise Marc Spiegler. Une société française sera constituée à cette fin, et le nom de la future foire, à négocier avec la Ville de Paris, ne sera pas « Art Basel Paris ». « Nous souhaitons utiliser le nom de Paris, mais, pour cela, il est nécessaire de discuter les questions légales avec la Ville », précise le patron d’Art Basel.

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