Pour le milieu du cinéma, les Jeux olympiques et paralympiques (JOP) tombent au pire moment à Paris. « L’été est traditionnellement le moment privilégié pour les tournages de films très spectaculaires dans la capitale », explique Michel Gomez, délégué général de la Mission cinéma de la Ville de Paris. La période pendant laquelle il a été possible de fermer, en 2022, la place de l’Etoile, celle du Panthéon ou la place Denfert-Rochereau, pour le biopic De Gaulle, d’Antonin Baudry. « C’est envisageable entre mi-août et fin août, jamais un 15 octobre », affirme le chef d’orchestre des tournages dans la capitale.
Ce type de très gros film, à l’instar de Monsieur Aznavour, de Mehdi Idir et Grand Corps Malade, « on ne les aura pas l’an prochain », dit-il. En précisant : puisqu’ils ne pourront pas être repoussés à un autre moment, « nous allons les perdre, ce qui se traduira par une baisse qui pourrait représenter jusqu’à 20 % du nombre de journées de tournage en moins à Paris en 2024 ».
Cette année, tout comme en 2022, Paris a enregistré 7 000 journées de tournage, tous genres confondus (films, séries, publicité…) Un étiage élevé qui s’explique par l’augmentation exponentielle des demandes destinées à alimenter en séries les plates-formes de streaming.
Grande première l’été 2024, il sera carrément interdit de tourner un long-métrage, qu’il soit qualifié d’« exceptionnel » (film d’action ou en costume) ou simplement de « standard », entre le 16 juin et le 15 septembre, dans les zones occupées par les JO. La Mission cinéma de la Ville de Paris a prévu quatre périodes différentes à partir du 15 mars et jusqu’au 2 novembre, pendant lesquelles les autorisations ne seront délivrées qu’au compte-gouttes, selon des critères de « vigilance » sur les sites sensibles et d’« expertise » de chaque dossier. Le feu vert de la Mairie tiendra compte à la fois de la proximité géographique avec les événements liés aux Jeux, du type de film proposé ainsi que des périodes de montage et de démontage des installations sportives.
Quartiers en jachère
Des quartiers entiers de la capitale seront donc proscrits ou très peu accessibles aux cinéastes pendant la période cruciale des Jeux. Pas de caméras sur la quasi-totalité des berges de la Seine, ni sur des pans entiers des 7e, 8e et 16e arrondissements, notamment le Trocadéro ou le Champ-de-Mars, mais aussi le jardin des Tuileries, l’île Saint-Louis ou encore le parc de La Villette. Sans compter plusieurs autres zones disséminées dans les 12e, 15e et 18e arrondissements.
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