DISPARITION - L’artiste de la mémoire, marqué par la Shoah et la guerre, avait mis sa vie en jeu avec le collectionneur tasmanien David Walsh. Il est mort subitement à 76 ans.
Christian Boltanski a passé sa vie d’artiste avec les revenants, puisant dans le flou des images ce qu’elles disaient d’un inconscient collectif. Elles incarnaient le passé qui dévore le présent. Un visage photographié est déjà un visage qui n’est plus. Et comme il l’a confié à Catherine Grenier dans La Vie possible de Christian Boltanski (Seuil, 2005), cet homme rieur aux installations déchirantes fuyait l’idée de la mort comme la peste. Quitte à vendre sa vie en viager au collectionneur tasmanien David Walsh, qui lui versait une somme mensuelle contre l’enregistrement vidéo de son atelier 24 heures sur 24.
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Sa mort, il en parlait à travers l’art, le seul antidote connu à l’oubli et au néant, disait-il «Les “Inventaires” (ses albums de famille fictifs, NDLR) reposent aussi sur l’idée que, dès que tu mets une pipe dans une vitrine, même si elle n’est pas cassée, ce n’est plus une pipe. Tout ce que tu essaies de préserver meurt, et dès que tu essaies de “glacer” quelque chose, tu le tues.
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