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« Borgen, le pouvoir et la gloire », sur Netflix : une femme au pouvoir, quelques mandats plus tard - Le Monde

Sidse Babett Knudsen dans « Borgen, le pouvoir et la gloire », série créée par Adam Price (Dan., 2022, 8 x 60 min).

Les éloges fusent dès lors qu’on évoque le souvenir de Borgen, une femme au pouvoir, diffusée en France sur Arte il y a déjà une dizaine d’années. Qualifiée un peu vite à l’époque de meilleure série au monde, elle eut au moins l’intérêt de faire connaître en dehors des frontières du royaume la grande qualité des séries danoises, dont le modèle quasi standardisé – pas plus de trois saisons – est devenu depuis une source d’inspiration pour les chaînes et les showrunneurs. En témoignent les remakes, tous très réussis, de Bron (« The Bridge » à l’international) ou de The Killing.

Le succès de Borgen servit, en outre, d’accélérateur de carrière à Sidse Babett Knudsen. L’actrice danoise apparut ainsi au générique de Westworld, grandiose série dystopique diffusée sur HBO depuis 2016, et rafla un César pour son rôle de jurée dans L’Hermine, aux côtés de Fabrice Luchini.

Profitant de l’engouement actuel pour les revival, la chaîne publique danoise DR1 associée à Netflix offre au personnage de Birgitte Nyborg une seconde vie, toujours sous la plume du scénariste Adam Price, dont la diffusion internationale est, cette fois, assurée par la plate-forme, qui a pour l’occasion acquis les droits de la série originale.

Les temps ont changé : devenue ministre des affaires étrangères, l’ex-cheffe de gouvernement vit seule et goûte peu d’agir sous le contrôle de Signe Kragh (Johanne Louise Schmidt), une première ministre plus jeune mais tout aussi inflexible qu’elle au même âge et au même poste. Lorsque le Groenland annonce la découverte d’importants gisements de pétrole, Birgitte Nyborg pense tenir l’occasion de revenir sur le devant de la scène en s’opposant à son exploitation.

Nuances intéressantes

Cette nouvelle saison pourrait n’être que le portrait d’une femme politique fragilisée par le temps qui passe, mais la série dépasse heureusement le simplisme d’un tel programme. Moins prudente, plus méfiante, moins soucieuse du consensus qu’avant, Nyborg s’est en dix ans éloignée de la « femme au pouvoir » mise en scène dans les premières saisons, tiraillée entre ses convictions mais aussi entre ses rôles d’épouse, de mère et de première ministre. Isolée, elle est aussi plus libre, et le jeu de Sidse Babett Knudsen apporte des nuances intéressantes, voire une certaine chaleur, à ce personnage de quinquagénaire un peu raide.

Si l’époque n’est plus la même – et la série prend habilement acte des combats contemporains –, peu de choses ont changé dans les coulisses de la démocratie danoise. Un pied au Groenland, l’autre à Copenhague, Nyborg s’acharne à déminer la brouille entre un peuple qui voit dans le pétrole la clé de son indépendance et un gouvernement central perçu comme lointain et moralisateur. Quitte à intriguer auprès des Russes et des Américains, et à se mettre à dos son propre fils, devenu militant écologiste. Sur le sujet, Borgen, le pouvoir et la gloire repasse les plats – à la fin, il faudra toujours, d’une certaine façon, choisir entre l’honneur et les honneurs.

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