LA LISTE DE LA MATINALE
Dans les sorties de la semaine, la conjugalité apparaît comme un véritable champ de bataille, que l’on regarde vers Le Processus de paix, d’Ilan Klipper, où un couple vit sa conflictualité comme une ligne de front ravageuse, ou vers Love Life, de Koji Fukada, où la famille est un édifice fragile bâti sur des ruines. La guerre des ménages n’épargne pas même l’animation, puisque c’est aussi ce dont traite Marcel le coquillage (avec ses chaussures), de Dean Fleischer-Camp, avec sa petite créature transitionnelle qui permet de surmonter la rupture amoureuse.
A ne pas manquer
« Le Processus de paix » : ligne de front conjugale
Deux mois après Voyages en Italie, de Sophie Letourneur, quatre-vingt-seize ans après L’Aurore, de Friedrich Murnau, Le Processus de paix, d’Ilan Klipper, fait de l’usure du couple, et de son hypothétique sauvetage, l’argument de son nouveau film. Comme le titre le laisse supposer, c’est un film sur l’amour, donc sur la guerre.
Simon et Marie, parents de deux enfants en bas âge, en sont les deux principaux belligérants. Lui, professeur d’histoire du conflit israélo-palestinien. Elle, à l’inverse, à fond la caisse en permanence, combattante ultrafrontale, animatrice d’une émission de radio féministe qui fait des vagues. Autant dire que de l’électricité ressort de ce couple hawksien, travaillé sur fond de catastrophisme juif.
La mise en espace de cet enfer ordinaire est stylisée, transformant à peu près tous les lieux en site stratégique avec scène de bataille afférente. Chaos trivial de l’appartement conjugal. Rouge pulsionnel de la radio. Tension psychodramatique extrême de la maison maternelle (Ariane Ascaride en ex-gauchiste et kibboutznik) où l’inconscient se relâche gravement, débordant à l’occasion en débâcle fécale. J. Ma.
« Marcel le coquillage (avec ses chaussures) » : l’animation palourde
Dans la catégorie de l’animation américaine indépendante et contre-culturelle, Dean Fleischer-Camp livre avec Marcel le coquillage (avec ses chaussures) un mélo à la fraîcheur croustillante, doté d’une poésie douce et d’une inspiration surréaliste, grand bol d’air fabriqué entre prises de vues réelles et animation en volume. Son personnage principal, ledit Marcel, est un petit coquillage de type bigorneau, dont la coquille présentée à l’horizontale constitue la tête, incrustée à l’extrémité droite d’un œil gigantesque au pourtour vert tendre.
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Divertissement
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