La précision n’est pas anodine. Stéphane Morin, le maire de Sel-de-Bretagne depuis 2020 (1 100 habitants, 10 agents), est aussi enseignant en Staps, à Nantes, et professionnel du sport depuis plus de trente-cinq ans. Le village, qui fait partie de Bretagne porte de Loire Communauté, communauté de communes au sud de l’Ille-et-Vilaine, a mis en place en septembre 2020 un centre d’initiation sportive (CIS) municipal qui, en partenariat avec les clubs, coordonne l’offre sportive pour les habitants.
Une commune bien équipée
« Dans le cadre de Terre de jeux 2024, il y a beaucoup d’annonces, mais peu d’effets pour les petites communes qui ne sont pas en zone de revitalisation rurale [ZRR] ou Petites villes de demain (PVD), note le maire. Avec nos huit kilomètres carrés, nous sommes bien dotés, avec un petit gymnase, un skatepark, un city stade, un pump track, un terrain de foot et des chemins de randonnée… Et, comme 95 % de la population vit à proximité du centre, nous n’avons pas de problématique de transport pour accéder aux installations. »
Par ailleurs, si aucun des dix agents municipaux de Sel n’est dédié aux sports (mis à part les deux agents techniques qui gèrent ses équipements), elle bénéficie de l’intervention de l’un des trois offices cantonaux des sports financés par la comcom et qui compte entre six et quinze salariés. « C’est une force, convient le maire de Sel. Mais nous avions le problème du manque de bénévoles et le risque d’une disparition de clubs. C’est pourquoi nous avons créé ce centre d’initiation sportive, en nous inspirant de ce que font les métropoles, pour l’adapter à notre petite collectivité, afin que la commune prenne la main sur la gestion des plannings, des installations, la rémunération des intervenants et les inscriptions. »
250 adhérents
Pour les habitants, le CIS crée ainsi un guichet unique des adhésions. Les habitants, qui y adhèrent pour 50 euros (enfants, cotisation éligible au Pass’sport), 70 euros (adolescents) et 90 euros (adultes), peuvent pratiquer autant d’activités qu’ils le souhaitent, le nombre de fois qu’ils le souhaitent. La commune encaisse ces adhésions via le portail internet et une régie communale. « La première année, nous redoutions un déficit, admet le maire. En réalité, le déficit est faible… Et nous avons 250 adhérents, 95 % de la commune, les autres, dans un rayon d’un kilomètre. »
Le maire attribue le succès de la démarche à la simplicité de l’adhésion, comme à la variété et à l’attractivité des activités : yoga, zumba, postural ball, badminton, multisport enfants, escalade, twirling bâton, sport santé. « J’ai demandé aux habitants quels types d’activités ils voulaient pour les tester, et j’ai moi-même recruté des intervenants ou structures en fonction des demandes, pointe l’édile. Nous, commune, n’avons pas la même nécessité qu’une association d’avoir un budget à l’équilibre… Ces activités ne sont pas affiliées à des fédérations. Et cela nous coûte moins cher que de financer les clubs : nous payons des prestations à des travailleurs indépendants ou à une association ou une structure professionnelle. »
Faire découvrir des sports
La dépense du CIS est de 30 000 euros par an, mais il engrange 25 000 euros de recettes en adhésion… « Donc, en réalité, cela ne coûte pas cher à la commune, poursuit le maire. Nous gagnons du temps et de l’argent, tout en jouant notre rôle de service public. » Pour assurer les activités, Sel-de-Bretagne fait appel à différentes associations, dont, c’est une chance, l’office cantonal des sports, qui est hébergé dans le gymnase, gère l’école multisport des plus jeunes et mutualise des activités.
Les seize activités physiques ne sont pas affiliées à des fédérations, « l’idée est bien de faire découvrir des sports, de créer l’initiation et de donner l’envie d’aller plus loin », ajoute Stéphane Morin. Et d’utiliser pleinement les équipements. Le gymnase, créé il y a un an et demi, est occupé de 8 à 22 heures. Les écoles ont chacune leurs créneaux, comme les adultes, l’école multisport et l’institut médico-éducatif, avec même un cours qui accueille des enfants valides et handicapés.
Pour le maire, « l’outil du CIS, cette méthodologie de fonctionnement, ça pourrait être reproductible en milieu rural, où il est plus compliqué de travailler pour le monde du sport organisé par fédération. C’est tout bénéfice, et les bénévoles reviennent, car on n’a besoin de bénévoles que pour l’encadrement. Pour le reste de l’organisation, c’est la ville qui gère. »
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