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Vuitton pris la main dans le sac par la Joan Mitchell Foundation - Télérama.fr

La société de luxe est accusée d’utiliser, sans son accord, des toiles de l’artiste dans une publicité. De quoi écorner l’image du malletier, qui se targue de travailler main dans la main avec le monde de l’art.

La belle histoire d’amour entre Louis Vuitton et les artistes est-elle en train de virer à l’aigre ? Le célèbre malletier de luxe vient d’être rappelé à l’ordre par un communiqué assassin de la Fondation Joan Mitchell (FJO), chargée de gérer l’œuvre de cette dernière – à laquelle la Fondation Vuitton à Paris consacre une sublime exposition visible pour quelques jours encore. En cause ? L’utilisation de quatre toiles de cette immense peintre américaine (1925-1992), exposées là, et devant lesquelles pose la comédienne Léa Seydoux pour faire la promotion d’une gamme de sacs de la marque. Or la FJO dit avoir opposé une fin de non-recevoir à celle-ci, lorsqu’elle l’a approchée fin 2022 pour lui demander l’autorisation de faire figurer ces toiles dans ses publicités. « C’est une grande déception pour la Fondation Joan Mitchell de voir avec quel mépris Louis Vuitton traite le droit des artistes afin d’exploiter leurs œuvres à des fins commerciales », s’insurge-t-elle aujourd’hui, s’en prenant également à la Fondation Vuitton, accusée d’avoir violé l’accord qu’elles avaient conclu.

Voilà des années que Louis Vuitton communique à travers l’art. Mais contrairement à ce qu’il laisse entendre, il n’est ni le premier, ni le seul à faire appel aux artistes. Dans l’entre-deux-guerres, déjà, Jean Cocteau, Salvador Dalí, Raoul Dufy ou Leonor Fini participaient aux créations d’Elsa Schiaparelli (1890-1973). Vuitton a attendu 1988 pour demander au très conceptuel et minimaliste Sol LeWitt (1928-2007) de dessiner des carrés de soie. Depuis les années 1990, grâce à l’impulsion donnée par Marc Jacobs (le plus mythique de ses directeurs artistiques), d’autres ont été invités à customiser ses célèbres sacs avec plus ou moins de bonheur : Stephen Sprouse les a tagués, Takashi Murakami leur a conté fleurette, Richard Prince les a noyés de brumeuses citations, quand le paresseux Jeff Koons y a fait imprimer les tableaux les plus célèbres de l’histoire de l’art.

Remarquable, par contre, est le travail de la Fondation Vuitton depuis son ouverture en 2014. Suzanne Pagé, sa directrice artistique, qui était précédemment à la tête du musée d’Art moderne de la Ville de Paris, y a concocté des expositions exceptionnelles d’arts moderne et contemporain. Dont ce dialogue entre Claude Monet et Joan Mitchell. Tout au long de sa carrière, elle n’a cessé d’œuvrer au plus près et au service des artistes d’ici et d’ailleurs, révélant les plasticiens les plus pertinents de leur génération, souvent avant même que le marché ne s’intéresse – ou non – à eux. Vuitton serait bien inspiré de prendre exemple sur sa manière de faire.

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