Faire la fête. Un incontournable du Festival Interceltique de Lorient. Pendant dix jours, les rues lorientaises revêtent une atmosphère unique. Des bars tous les dix mètres, des festivaliers happés dans des danses en ligne, des scènes à chaque place, il n’y a pas un cursus honorum, chacun fait sa petite tambouille tant le choix est large. C’est parti jusqu’au bout de la nuit !
Polig-Montjarret était l’un des pères du Fil, impossible donc de passer à côté de la place qui porte son nom. Ici, festival ou non, on se situe au cœur de la fête lorientaise. Westport, Bar d’en face, Tavarn ar roue Morvan, tous ces bars sont des institutions de la ville aux six ports. Il est 21 h et la place est déjà pleine à craquer. Installée sur une table à l’entrée de la Tavarn, Salomé, 80 ans, affiche un sourire malicieux. Elle se présente comme « la mémoire et la mer(e) du festival ».
Avec « 45 ans de festival dans la musette », cette ancienne psychologue scolaire raconte à qui veut l’entendre l’histoire de sa famille, intimement lié à la culture celtique, et ses anecdotes de festival. « En 1990, je pissais sous la lune à côté du pub où se retrouvaient les musiciens après leurs prestations, un homme est passé et a commencé à me faire la conversation. C’était Sorj Chalandon ! Dans le pub, il s’est mis à chanter en gaélique. Le lendemain, il allait au Liban et on l’a accompagné à l’aéroport de Lann Bihoué ». Déjà une belle entame de soirée, mais attention, Salomé est sacrément endurante : pendant tout le festival, elle est là de 18 h à 3 h du matin.
22 h 30 - Quai de Bretagne
Il faut à peine cinq minutes pour rejoindre le quai de la Bretagne. Les grandes tablées s’étendent sur toute la rue. Dans les différents points de restauration, il y en a pour tous les goûts. Au stand des huîtres, c’est la fin de service. « On vend 100 kg à la journée », s’exclame Cyprien. Ennoïa, elle, n’avait jamais ouvert une huître avant. Heureusement, des ostréiculteurs et les anciens sont venus donner un coup de main. « Nono a dix ans d’huîtres lui ! », s’amuse Cyprien. À la demande, Nono s’exécute pour exhiber ses talents. Effectivement, le geste est maîtrisé.
Sur la scène au bout du quai, Le Bour et Bodros font danser la foule. Alors que des lignes se forment, Laure, Éloïse et Vincent se font enfermer au milieu du tourbillon de danseurs. Peu importe pour les trois amis, seule la fête compte, alors on improvise. Le regard d’Éloïse brille. Elle qui vient du Mans n’en revient pas : « Les Bretons ont une culture incroyable. J’ai été adoptée ».
Minuit - Place des Pays Celtes et le Kleub
Escale à la place des Pays Celtes où l’ambiance est plus calme. C’est l’occasion de discuter avec un groupe d’amis, de toutes origines, qui se sont rencontrés, plusieurs années auparavant, à Dublin. « Ça fait longtemps qu’on veut faire le Festival Interceltique, avec l’année de l’Irlande, ça nous a convaincus ». Une conversation se lance sur les différentes langues et cultures celtiques. Saviez-vous que l’on retrouve aussi au Maghreb des Boadhran, un instrument de percussion irlandais ? Une soirée au Fil, c’est aussi enrichir sa culture.
Trêve de mondanités, après un bref passage au kebab, direction le Kleub pour la fin de soirée. Les DJs Celtes enflamment la scène dans une ambiance techno biniou. À ce moment, plus de conversation possible, on ne peut que taper du pied jusque 1 h 30 du matin. Quand tout s’arrête, on ne garde que des souvenirs mémorables en tête. De quoi profiter d’un sommeil bien mérité pour remettre ça dès le lendemain.
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Divertissement
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