Dans les colonnes de Libération, trois nouvelles femmes accusent Patrick Poivre d'Arvor de violences sexuelles. Dont Laure Eude, qui raconte avoir été violée par le présentateur au festival de Cannes en 1985.
"J'ai suivi Poivre, bêtement, comme une bête qui va à l'abattoir". Plusieurs semaines après la parution, dans Libération, des témoignages huit femmes qui accusent PPDA d'agressions sexuelles et de viols, trois nouvelles femmes ont pris la parole. C'est le cas de Laure Eude, qui a déposé plainte contre l'ex-présentateur de TF1 le 9 novembre dernier, après avoir lu avec dégoût et effarement les premiers témoignages. A Libération, elle explique avoir rencontré Patrick Poivre d'Arvor alors qu'elle était stagiaire presse au festival de Cannes, en 1985. A cette jeune femme qui rêvait de faire stage à Antenne 2, il a ensuite proposé de prendre un verre, tard dans la soirée, à l'hôtel du Martinez. A Libération, son accusatrice raconte qu'il lui a demandé de faire un détour par sa chambre. "J'ai suivi Poivre, bêtement, comme une bête qui va à l'abattoir", se souvient-elle.
Dès qu'ils sont entrés dans la chambre d'hôtel, PPDA a sorti "son sexe qu'il frotte contre son lit", décrit Laure Eude, qui lui a répondu immédiatement : "Non, je ne suis pas là pour ça. Je vous rencontre dans la perspective d'obtenir un stage. Ma future belle-mère a acheté votre dernier livre. Vous donnez l'image d'un homme romantique. Pourquoi vous conduisez-vous comme ça ?" La stagiaire de 23 ans s'est alors retrouvée "allongée sans culotte et sans pantalon" sur le lit, PDDA au-dessus d'elle. "J'ai le sentiment de me liquéfier pendant qui me pénètre sans préservatif. Mon corps est là, et je suis ailleurs", décrit-elle à nos confrères, évoquant une "scène qui a duré trois minutes" et durant laquelle il ne lui avait "même pas dit bonjour" : "J'avais la sensation d'avoir suivi le loup et que le loup m'avait mangé. Tout était de ma faute". A la sortie de l'hôtel, l'accusatrice de l'ex-star de TF1 s'est débarrassée de ses affaires et n'a rien dit aux agents de police qui s'inquiétaient de son état.
Laure Eder : "J'ai l'espoir que cela serve au moins à d'autres"
Cette soirée, elle en a parlé à une amie ainsi qu'à la responsable du bureau de presse du festival de Cannes. Sans qu'elle ne réagisse. De retour à Paris, Laure Eder a préféré ne pas porter plainte, découragée car on lui dit que PPDA est "très protégé". Plus de trente ans après les faits dont elle l'accuse, et alors qu'ils sont prescrits, elle a changé d'avis après avoir lu les témoignages effroyables des huit autres femmes. "J'ai l'espoir que cela serve au moins à d'autres", confie-t-elle à Libération. Comme elle, une autre femme vient également de déposer plainte contre PDDA, pour des faits qui tombent sous la prescription. L'une comme l'autre "déposent plainte par solidarité avec les autres" ayant témoigné contre l'ex-présentateur "pour ne pas laisser dire que ce sont 'des menteuses'", a expliqué leur avocate Laure Heinich à l'AFP. Le conseil de PDDA n'a pas souhaité commenter ces nouvelles accusations.
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