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Le streaming français prend son indépendance - Le Monde

Marina Foïs le considère comme un « compagnon » parfait pour passer le temps. D’autant plus qu’il ne compte « quasiment que des chefs-d’œuvre ». Mais lorsque, le 23 avril 2020, en plein confinement, l’actrice recommande auprès des télé­spectateurs de « Quotidien », sur TMC, la plate-forme de films LaCinetek, c’est la catastrophe : le site plante. « Le hasard a fait qu’on était à ce moment-là en pleine mise à jour technique, et pas du tout préparés pour accueillir les 2 millions de visites engendrées », se souvient Jean-Baptiste Viaud, le délégué général.

Les salles étant fermées, les plates-formes françaises ont vu leurs chiffres s’envoler comme jamais. « Un boom énorme », en salive encore Denis Rostein, le directeur général d’UniversCiné, qui valorise le « cinéma indé ». « De 200 locations quotidiennes, nous sommes alors passés à 700 ou 800. » De son côté, LaCinetek, spécialisée dans les films de patrimoine réalisés avant 2010, multipliait par « six ou sept » ses scores à la demande. Deux ans et demi plus tard, le paysage a changé. Tout l’été, les professionnels du secteur ont observé avec espoir le succès de La Nuit du 12 : l’enquête policière de Dominik Moll a dépassé les 400 000 entrées fin août.

Les plates-formes dédiées à un public cinéphile doivent séduire une audience tentée par le grand écran, avec des capacités de recrutement infimes en comparaison des géants du streaming américains, qui se concentrent essentiellement sur une offre de films récents et grand public. « Netflix, Disney + ou Prime Video sont lancées dans des campagnes si intensives, à une échelle mondiale, qu’il s’agit purement et simplement d’un autre marché, rappelle Laurent Creton, spécialiste de l’économie du cinéma et professeur à l’université Sorbonne-Nouvelle. Ce qui n’exclut en rien qu’avec un bon positionnement les acteurs français aient une place à prendre. »

Communiquer, éditorialiser

La plupart décident de ne pas communiquer sur leurs résultats. A en croire le dernier rapport annuel du Centre national du cinéma, les sites les plus fréquentés seraient Filmo (détenu en majorité par Wild Bunch), LaCinetek, UniversCiné ou Tënk, une plate-forme consacrée au documentaire qui revendique 10 000 particuliers abonnés. Ces sites hexa­gonaux font cohabiter vidéo à la demande (la location ponctuelle d’un film) et vidéo à la demande par abonnement (l’accès à un catalogue contre un tarif mensuel de 2,99 € à 6,99 €). Ils ont pour grand rival Mubi, le site anglais aux « plus de 10 millions de membres à travers le globe » qui ajoute (pour une durée limitée) un nouveau film par jour, d’Accattone (1961), de Pasolini, ou Cet obscur objet du désir (1977), de Buñuel, à The Night (2021), le dernier court-métrage de Tsai Ming-liang, tous attendus en septembre.

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